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0 panier 0,00 € -- contact menu rendez-vous à la nuit blanche 6/7 octobre 2018 exposition-installation mais je reve ! précédent suivant 1 2 mais je rêve ! 6 octobre 2018, à partir de 18h déborah chock dans le cadre de nuit blanche première présentation de l’exposition-installation mais je rêve ! projet interactif de déborah chock où les toiles se transforment de façon sidérante. elles utilisent une technologie propre à l’artiste qui permet de montrer deux scènes sur une même toile pour passer de la réalité au rêve dans une alternance jour/nuit. le dispositif est nocturne et l’ambiance onirique. le visiteur se promène à travers des mots projetés, des sons, de la musique… mais je rêve! le dispositif est nocturne et l’ambiance suggère le rêve. le visiteur est invité à se promener d’espace en espace dans un univers poétique, à travers des mots et des images projetées. ce sont des jeux de sens de l’artiste, extraits de son carnaval des mots , projetés sur des voiles et qui ont pour vocation de plonger le spectateur dans une situation onirique. la musique y contribue. le dispositif permet soit de déambuler à travers les mots dans l’obscurité, soit de s’asseoir pour observer la toile qui seule est éclairée. les mots projetés ainsi que l’ambiance sonore accompagnent son imaginaire et cherchent à évoquer un au-delà de la toile. le choix des musiques et des jeux de sens est spécifique pour chaque toile, et l’on voyage dans les bras de morphée, de rêve en rêve… lorsque la toile bascule dans la nuit, elle illustre « la pensée secrète du rêveur » . en effet, le jeu de sens contenu dans cette « toile sous-jascente » fonctionne comme l’interprétation d’un rêve où une pensée se déguise et recourt à des images de substitution. le spectateur est plongé dans le noir, la seconde scène qui était encore invisible sur la toile, apparaît. c’est le moment magique ! on est surpris par cette métamorphose lumineuse, inattendue et porteuse d’un nouveau sens. cette technique de l’artiste est au service de son propos : elle lui permet de juxtaposer, ou plutôt de croiser les deux aspects d’un jeu de sens (ex : ils sèment / love) exposition antérieure : le carnaval des mots peinture au fil de l’écrit, mots peints de vive voix de couleurs vives ou intenses ; pinceaux doués de parole ; telles sont les premières tentations de mots qui viennent en y plongeant le regard. déborah chock ou de « peintes écritures » … « crire » sur la toile, comme il est écrit à même la matière, la lumière, le ressenti… comme s’être affranchi du blanc embarrassant, harassant de la page, de la toile vierge. peindre comme on écrit à même le matériau, écrire à même la couleur, écrire la couleur et l ‘élan, y tisser les sentiments d’une poésie vivante, comme entre corps et esprit, dans le même espace temps de la toile… il n’y a pas chez déborah chock et l’écriture et la peinture, il y a ce même geste de la pensée simultanée, un même univers confondu dans la pâte comme en une terre fertile ; peindre/écrire comme deux profondeurs, reliefs qu’ils se donnent l’un à l’autre, s’éclairant en retour. on ne peut pas regarder cette œuvre picturale sans y lire, on ne peut pas y lire sans être transporté de matières et de couleurs en fusion, en état de grâce, c’est-à-dire de conscience, de poèmes. tracé, énergie intime de la main qui signe de mots « réinventés » la singularité de cet accord, de cette œuvre sensible. c’est bien d’une signature dont il s’agit. comme authentifier une démarche à même sa représentation : mots portes ouvertes, mots déclencheurs, mots incitateurs, mots collisions, mots révélateurs… car sur ces toiles les mots agissent portés par l’embrasement peint qui les révèle, leur donne une place à part, une place unique. on peut s’y retrouver ; fragments de sens, messages-bouteille à la mer : « ce mot-là s’adresse à moi , je peux m’y reconnaitre » ou bien « je sais à qui ce mot-là s’adresse, je peux en faire don » . la couleur, la composition, la théâtralité de la représentation où figure parfois la silhouette d’un porteur de sens, d’un passeur à figure humaine, il s’y dessine à peine esquissé ou disons pas davantage qu’une écriture manuscrite. chez déborah, les figures sont aussi des calligraphies, j’écris l’homme quand je le représente, pourrait-elle affirmer, peu de différence au fond ; comme si en un même geste, un même trait les rendait visiblement un. la voilà la belle alchimie de ce que l’on pourrait appeler, ici, l’alliance du spirituel et « du jardin » … la dimension d’une réflexion sur l’autre et l’univers qui l’entoure, la volonté de cultiver dans la matière, avec la main dans la terre même des couleurs et des possibles, en un combat singulier, -alliage de doute, d’intuition, de patience, d’éclats et de sensualité véritable- de la même façon qu’on travaillerait avec passion, pour soi, un lopin de terre tout aussi réel. une belle nécessité de ce travail qui ressemble à celui d’une femme d’esprit reliée à la terre, en prise avec elle ; une artiste qui respire la peinture, une autre nature, fait corps avec elle, aimant se confronter à la magie du faire, c’est-à-dire du penser à mains nues, seule dans son atelier, laboratoire de toutes les solitudes productives. tableaux matière à être et matière à penser, les “peintures d’écrits, les pensées peintes” de déborah chock, ont un pied dans la vraie vie des choses et des êtres, et l’autre dans un imaginaire à la mémoire féconde, aux rêves encore intacts ; c’est ce qui rend ce désir de peinture tatouée à même la toile, immédiatement parlant, attractif, intense, émouvant. dans le regard et là où il conduit… jacques dor question / réponse j. dor – quand on connait le travail de la coloriste, il y a comme un grand écart, entre cette série autour du carnaval des mots et l’œuvre sur toile qui fait la part belle à la couleur. pourquoi ce passage de l’un à l’autre et pourquoi ce choix d’une aussi grande économie de moyens ? d. chock – je ne suis pas passée de l’un à l’autre. mes « noir et blanc » sont comme un carnet de croquis. tous les peintres en ont un dans leur poche tandis que les toiles, les couleurs et autres matériaux restent à l’atelier. c’est un peu mon travail préparatoire autour des mots et de la langue. je vis personnellement cette économie de moyens comme un bonheur, car elle permet d’aller à l’essentiel avec un seul tube de noir, un seul flacon d’encre ou un petit crayon partout où l’on se promène, que ce soit dans la tête ou à l’etranger. le premier carnaval des mots a été édité en 2001, et depuis, mes études de mots s’entassaient… j’ai été tentée de rajouter un peu d’or et de bleu; ce sont les démangeaisons de la coloriste. j. dor – en lisant ces petites invitations à penser qui forment l’essentiel du carnaval, on est confronté à des jeux de sens, à des associations d’idées poétiques, mais très vite on se dit qu’au-delà du côté ludique, c’est bien autre chose qui est en jeu au cœur de cette fusion écrit-peinture ? d. chock – c’est une promenade. le carnaval des mots est une invitation, une proposition de rencontre avec d’autres promeneurs. il est aussi comme une photographie du corps social dans sa grande diversité. ces petits « résumés de vie » me sont inspirés par les humains que je croise, y compris moi-même. les jeux de sens, ou petites fulgurances, entretiennent avec l’image un rapport dialectique très vivifiant pour l’esprit : on passe du dedans au dehors le l’image, en créant comme des ensembles mathématiques que viennent peupler nos êtres ou nos pensées… c’est ludique et intellectuellement jouissif. et parfois ces fulgurances nous racontent. elles sont ancrées dans le corps de l’œuvre, c’est-à-dire dans l’image, la couleur, la matière comme les mots sont ancrés dans nos corps. l’être est cette chose réunie faite de corps et de langage, et c’est ainsi que cette combinaison peinture/jeu de sens est une interpellation mnésique : ça me rappelle quelque chose… et cathartique: c’est un miroir! ce qui est en jeu dans cette fusion écrit/pe